Natura 2000
Natura 2000 est un réseau européen mis en place en application de deux directives européennes. Il vise à assurer la conservation à long terme des espèces et des habitats menacés et à forts enjeux de conservation en Europe.
Chaque État membre est tenu d’identifier des sites importants pour la conservation de ces espèces et habitats présents sur son territoire, en vue de leur intégration dans le réseau.
Ces sites doivent être gérés de façon à garantir la préservation à long terme des espèces et des habitats en faveur desquels ils ont été désignés.
En Europe
27 522 sites pour 118,5 millions d’hectares
En France
1 768 sites pour 1,119 millions d’hectares
En Bourgogne-Franche-Comté
137 sites pour 974 807 hectares
Le Val-Suzon
A 20 kilomètres au Nord-Ouest de Dijon, le site est caractérisé par une vaste côte calcaire boisée, entrecoupée de pelouses et surplombant un ensemble de prairies et quelques cultures, implanté de part et d’autre du cours d’eau du Suzon. Les milieux connaissent des influences méso- climatiques variées, tantôt montagnardes ou méditerranéennes selon l’exposition et abritent des espèces protégées au niveau communautaire.
La vallée principale est composée par de nombreuses petites combes aux sources forestières tufeuses dont l’eau qui en dévale alimente le Suzon.
Le site bénéficie de diverses reconnaissances. Sa valeur pittoresque est soulignée depuis 1989 par l’inscription en site classé. Il intègre d’autres dispositifs que le réseau Natura 2000 comme la Réserve Naturelle Régionale validée en 2011 et il reçoit le label Forêt d’Exception en 2016.
Le périmètre de protection le plus vaste du Val Suzon correspond à celui du site classé (6 963 ha). La Réserve Naturelle Régionale englobe la partie en coude de la vallée et une grande partie des plateaux forestiers (2 980 ha). Le périmètre du réseau Natura 2000 correspond à une très grande partie du fond de vallée et ses combes forestières (2785 ha).
En 2019, une étude sur les chiroptères a conféré au Val Suzon le statut de site le plus riche en diversité d’espèces de chauves-souris en Bourgogne connu actuellement.
Les Sources de l'Ignon
A proximité des sources de la Seine se trouve une combe forestière se terminant en un cirque particulièrement remarquable pour le secteur où les combes se finissent majoritairement en « pointe ». Au pied de cette forêt en hémicycle jaillissent des sources tufeuses. Des pelouses, prairies humides et marais tufeux occupent également le fond du vallon.
Les marais tufeux sont des milieux en régression et pourtant nécessaires dans le cycle d’épuration de l’eau. Des espèces végétales rares et protégées régionalement comme l’Epipactis des marais s’y développent.
Attention, depuis le printemps 2019 et pour assurer la sécurité des visiteurs face à la problématiques d’arbres malades, l’accès ne se fait plus par la descente à l’aplomb des sources mais par le fond du vallon depuis la sortie du village de Poncey-sur-l’Ignon.
La pelouse de Saulx-le-Duc
La pelouse communale de Saulx-le-Duc fait partie du massif forestier de la Bonière sur l’entité “Milieux forestiers, pelouses et marais des massifs de Moloy, la Bonière, Lamargelle”.
Elle a la particularité d’être sur un sol pauvre avec une certaine exposition au soleil qui lui confère des caractéristiques de milieu ouvert méridional. On y trouve certaines plantes qui sont protégées sur notre territoire pour leur caractère rare, comme l’Inule des
Plus d’information sur les outils de gestion et les actions possibles pour les propriétaires, contactez l’animatrice Natura 2000 du Pays : Camille Delaplace – Place de l’Église – St-Seine-l’Abbaye cdelaplace@pays-seine-et-tilles.fr
Exemples de projets réalisés ces dernières années
1. Action traversées des crapauds du Val Suzon
Au retour des beaux jours les amphibiens sortent de leur cachette hivernale afin de rejoindre leur site de reproduction et peuvent parfois parcourir plusieurs kilomètres en quelques jours. Malheureusement, les trajets de migration sont souvent entravés d’obstacles, dont les plus dangereux sont les axes routiers, traversés en certains endroits par plusieurs milliers d’individus. Sur les voies les plus passantes, ce sont parfois de véritables hécatombes qui se produisent, et plusieurs centaines de grenouilles, crapauds, tritons ou salamandres se font écraser en une nuit.
Les opérations crapauds sont menées depuis 2006 sur une portion de route le long de la RD7 du Val Suzon par des étudiants et des bénévoles via le Groupe Naturaliste Universitaire de Bourgogne. Les patrouilles pour faire traverser les crapauds se sont équipées d’un système de barrière provisoire pour retenir, guider et collecter les crapauds à faire traverser dans des seaux.
A présent, un aménagement pérenne est envisagé afin de renforcer la conservation des amphibiens dans cette zone. En 2020, plusieurs partenaires se sont associés pour l’expérimentation sur une longueur d’1 km de filets avec des suivis pour identifier la forme la plus pertinente pour ce futur aménagement. Le dispositif habituel a été agrandi cette année et les résultats s’en ressentent. Le suivi quotidien s’est déroulé du 16 février au 16 mars. Le bilan de cette année est très positif : 510 amphibiens ont traversé l’installation sur la période pour un taux de mortalité le plus bas (3,2%) enregistré depuis les 1ers suivis en 2006 !
Malgré tout, il n’est pas possible de se prononcer dès cette année sur la forme que prendra l’aménagement du bord de la route. Des suivis supplémentaires sont nécessaires et le suivi des traversées est reconduit l’année prochaine.
2. Inventaire complémentaire des chiroptères du Val Suzon
Pour compléter la connaissance sur la vallée, une étude chiroptère sur la partie amont a été menée en 2019. La Société d’Histoire Naturelle d’Autun a réalisé ces inventaires complémentaires et a permis de mettre en évidence la présence certaine de 21 espèces sur les 25 connues en Bourgogne, voir tableau ci-dessous. Cela confère au Val Suzon le statut de site le plus riche en diversité d’espèces de chauves-souris en Bourgogne connu actuellement. A souligner, la présence du Grand Rhinolophe en été et en automne et du Minioptère de Schreibers en automne. Ces deux espèces sont classées en danger sur la liste rouge régionale.
Par ailleurs, la présence de 16 espèces relevées dans le bourg de Val-Suzon dont les 4 espèces de Pipistrelle indique un intérêt à mener des inventaires complémentaires en milieu bâti à Val Suzon mais également sur les autres communes alentours. Cela permettra d’affiner la connaissance sur les espèces dites anthropophiles dont bon nombre sont inscrites à l’annexe II de la directive habitat faune flore. Cela permettra de sensibiliser et d’informer les habitants du secteur sur les aménagements possibles à réaliser sur le bâti en faveur des chauves-souris.
3. Animation à la pelouse de Saulx-le-Duc et découverte de sa biodiversité
Pour dynamiser l’insertion des milieux protégés dans la vie du territoire, en juillet 2019 il a été organisé une journée de sensibilisation à la pelouse : une randonnée pédestre le matin et une après-midi avec exposition et ateliers sur le thème de la biodiversité des pelouses calcaires, ainsi qu’un petit marché de producteurs au village.
4. Partenariat pédagogique avec le collège de Selongey
Un partenariat s’est mis en place entre le collège de Selongey, le dispositif Natura 2000 et l’Office National des Forêts, pour faire découvrir l’une des combes du Val Suzon aux collégiens au printemps 2019. Ils ont participé à différents ateliers durant la journée : “Atelier source” avec découverte de la source de Saint-Fol, des habitats humides et des espèces présentes. “Atelier forêt” et la découverte des différentes espèces d’arbres présentes, des espèces animales et de la gestion de la forêt. “Atelier roches” pour la découverte des roches calcaires et du relief karstique. “Atelier paysage” afin d’apprendre à lire un paysage, l’observer et le dessiner. Suite à cette sortie, les élèves ont réalisé des affiches sur différents thèmes, affichées lors des portes ouvertes du collège en juin.